Au XVIIe siècle, les sonates pour violon et clavier donnent la part belle au violoniste, véritable soliste. La partie de clavecin est peu fournie et laisse une grande place à l’improvisation, comme dans la musique de Dario Castello.
A la fin du XVIIe siècle et au siècle suivant, l’écriture évolue et la basse continue est souvent plus fournie, comme chez Corelli et surtout chez Leclair. Dans le même temps, le développement du répertoire pour clavier seul influence l’écriture pour clavier et violon. J.S. Bach, notamment, compose des sonates où la partie de clavier est entièrement écrite et s’éloigne ainsi du principe de la basse continue. Ne laissant plus de place à
l’improvisation, cette écriture met en revanche les deux instruments sur le même plan musical : tous deux sont solistes et font preuve d’une virtuosité égale.
En France, le goût pour la musique de clavecin seul donne naissance à un répertoire peu joué de nos jours, où le violon devient à son tour l’accompagnateur, laissant le rôle de soliste au clavecin, comme chez A.L. Couperin ou Mondonville, le premier à publier un recueil de ce style. Chez d’autres compositeurs, comme Elisabeth Jacquet de la Guerre, le violon se contente de jouer ad libitum la partie de main droite du clavecin !